Pâturage de printemps pour les chevaux de sport et les chevaux sensibles

10.05.2024 -

L’arrivée du printemps et le retour des beaux jours vont de pair avec la pousse de l’herbe. La transition entre la mise à l’herbe et la ration de la saison hivernale (au pré ou au box), où le cheval est principalement nourri au foin, doit être bien gérée. Des ajustements sont à prévoir pour une bonne transition, sans impacter la santé du cheval.

 

GIBSON RIVERS vous propose de répondre à 3 questions concernant le pâturage chez le cheval de sport et le cheval sensible.

 

 

Sommaire

-  Quelle quantité d’herbe le cheval ingère-t-il au pâturage ?

-  Quelles sont les bonnes pratiques pour gérer le pâturage des chevaux de sport ou des chevaux sensibles ?

 

 

 

 

 Quelle quantité d’herbe le cheval ingère-t-il au pâturage ?

Un cheval, qui vit au pré et pâture en continu dans un espace suffisamment grand et bien enherbé, broute en moyenne 12 à 17 heures par jour.

L’herbe étant composée de 15 à 20 % de matière sèche et 80 à 85 % d’eau, la consommation d’herbe du cheval varie entre 1.5 et 2 % de son poids vif en kilo de matière sèche. Pour un cheval de 500 kg, la consommation d’herbe fraiche journalière est estimée à 50 kg. Si on regarde la consommation à l’heure, on estime donc que le cheval adulte consomme 3 kg brut d’herbe fraiche (ou 0.5 kg de matière sèche).

Les poneys restent les individus les plus voraces et peuvent ingérer jusqu’à 5% de plus que leur poids vif, ce qui équivaut à 100 kg d’herbe fraiche par jour chez certains d’entre eux pour un poids vif estimé à 350 kg.

 

 

Qu’en est-il de l’apport d’énergie ?

Pour 1 kg d’herbe de printemps sur une prairie naturelle de plaine, au mois d’avril et/ou mai, on trouve 0.13 Unité fourragère Cheval (UFC).

Les UFC représentent les calories du cheval. La valeur énergétique de l’herbe varie selon le stade végétatif et tend à diminuer avec l’avancée des saisons.

Pour un cheval qui pâture toute la journée sur une herbe de printemps (avril à juin), il lui est possible d’ingérer en moyenne 6 à 7 UFC alors que ses besoins d’entretien se situe à 4 UFC par jour et entre 5 et 7 UFC par jour pour un cheval qui travaille régulièrement.

Tableau des valeurs nutritionnelles d’une herbe de prairie naturelle en avril/mai (en moyenne) – extrait du Logiciel Equiligne

 

    1. Un cheval athlète peut-il être nourri 100 % au pré ?

Oui c’est possible ! Au niveau énergétique, nous avons vu précédemment que les besoins du cheval seraient largement couverts. C’est ici que réside le problème : l’herbe pourrait être trop riche par rapport aux besoins et entraîner une prise de poids chez le cheval athlète.

Il suffit en général de quelques semaines pour que le cheval s’éloigne de son poids de forme : il peut prendre jusqu’à 20 à 30 kg, soit un demi-point de note d’état corporel, si la ration au moment de la mise à l’herbe, n’est pas équilibrée. En plus d’éviter le surpoids, lorsque le cheval est au pré, il est difficile de surveiller que les besoins et les équilibres en nutriments sont couverts (ex : vitamines, minéraux, protéines et acides aminés, etc.) .

Enfin, il est essentiel de surveiller les teneurs en sucres solubles, notamment en fructanes, qui sont élevées dans l’herbe de printemps. Ils peuvent être à l’origine de problèmes métaboliques comme les ulcères, les fourbures ou les myosites dues à l’effort.

En effet, il suffit de quelques heures dans un paddock ou un pré bien enherbé avec de l’herbe de printemps pour que des troubles métaboliques apparaissent chez certains chevaux sensibles ou chez les chevaux athlètes. Il est donc recommandé d’être vigilant au printemps, lorsque l’herbe est abondante et jeune.

 Exemple de ration :  Ration 100% herbe pour un cheval de loisir de 500 kg 

 

2. Quelles sont les bonnes pratiques pour gérer le pâturage des chevaux de sport ou des chevaux sensibles ?

 

    o Assurer une transition alimentaire à la sortie de la ration hivernale, en prévoyant une mise à l’herbe progressive. Vous pouvez commencer par laisser accès à l’herbe de printemps 1 à 2 heures, dans les parcelles les plus pauvres et les moins abondantes.

   o Adapter et revoir la ration du cheval avec votre conseiller/technicien, même temporairement, pour tenir compte des apports énergétiques du pâturage.

  o Ne laisser pas votre cheval toute la journée au pré si l’herbe est très riche. Dans les cas où il n’est pas possible de l’héberger différemment, vous pouvez privilégier des terrains peu enherbés et peu riches, en y laissant du foin à disposition. Si besoin, vous pouvez poser un panier à votre cheval, notamment ceux sensibles aux fourbures.

   o Vous pouvez attendre que l’herbe monte en tige. Plus les tiges sont hautes, plus le stade végétatif est avancé et moins l’herbe contiendra de sucres. La diminution de sucres sera au profit des fibres (hémicellulose, cellulose), plus adaptée au régime alimentaire du cheval.

   o Si possible, privilégiez le pâturage de nuit. C’est à ce moment-là que la production de sucres de l’herbe est moins importante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources : 

Martin-Rosset, W. et coord. 2012. Alimentation des chevaux. Paris : Editions Quae. 

NRC (Comittee on Nutrient Requirements of Hors), 2007. Nutrient Requirement of Horses : Sixth Revised Edition. 6ème edition. Washington, D.C. : The National Academies Press. 


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