Les fibres, composants indispensables à l’alimentation du cheval
12.10.2022 -
Le cheval est un herbivore. Il est conçu pour se nourrir de fourrages et est capable de les valoriser énergétiquement. Dans la nature, la fibre représente la totalité de la ration du cheval puisqu’il passe la majorité de son temps à brouter.
Les fibres sont donc une nécessité pour le cheval. GIBSON RIVERS vous rappelle les fondamentaux à ce sujet.
Les fibres comme première source d’énergie
La nature d’herbivore du cheval lui permet de valoriser énergétiquement les fibres. Son gros intestin héberge un grand nombre de microorganismes en capacité de « découper » les fibres, facilitant ainsi leur digestion.
Pendant la phase de digestion intestinale, les celluloses, hémicelluloses et pectines vont être dégradées pour fournir des acides gras à chaînes courtes (AGCC) en très grande quantité. Absorbés par le gros intestin, ils fournissent au cheval une source importante d’énergie. Chez un cheval nourri exclusivement avec des fourrages, les AGCC représentent 80 % des nutriments énergétiques dont a besoin le cheval.
Il ne faut pas oublier que les fourages représentent la source majeure d’énergie : 2 à 3 kg de foin apportent la même quantité de kilocalories qu’un kilo de céréales.
Les fibres : une nécessité pour le bien-être et la santé
Avec la prise en compte du bien-être animal et la progression des connaissances scientifiques, les recommandations deviennent de plus en plus précises au sujet des minimums journalier de fourrages à distribuer. Les recommandations ont quasiment doublé en 30 ans.
Aujourd’hui, les apports conseillés pour un cheval de 500 kg sont de 8 à 9 kilos de foin minimum par jour.
Cette recommandation permet de se rapprocher du régime alimentaire naturel et de limiter les déviances de comportements tels que les tics qui se manifestent généralement par ennui.
Il a été prouvé que les chevaux dont l’énergie était apportée majoritairement par du foin (57 % de la ration) présentaient moins de signes d’anxiété.
Comme pour les autres espèces herbivores, il a aussi été démontré qu’il y avait une corrélation entre l’apport de fourrages et la réduction des perturbations du microbiote intestinal.
Les régimes riches en fourrages permettent aussi de limiter l’apparition de maladies telles que les ulcères. L'apport régulier d’aliment et notamment de fibres permet de limiter les périodes de jeûne et les fortes baisses du pH gastrique, évitant ainsi les apparitions de lésions d’ulcères.
Les fibres permettent aussi de limiter les déséquilibres de l’écosystème intestinal,au même titre que le contrôle des apports en sucres et/ou d’amidon. Ces déséquilibres peuvent entraîner l’apparition de plusieurs pathologies telles que les coliques, les fourbures, les diarrhées chroniques, etc.
Il est donc nécessaire de vérifier que les apports en fibres soient adaptés, aussi bien pour la santé du cheval que pour son bien-être mental.
La principale source de fibres dans l’alimentation du cheval est le foin. Néanmoins, ce n’est pas la seule apport de cellulose dans la ration. Dans les concentrés, certaines matières contiennent aussi de grandes concentrations de fibres.
Ci-dessous quelques exemples :
La substitution d’une fraction des céréales par des aliments fibreux est bénéfique chez le cheval athlète. Performances et fibres ne sont pas antagonistes.
Sources :
Linder, A. (2011). Applied equine nutrition and training [conférence]. Equine NUtrition and TRAining Conference (ENUTRACO).
Martin-Rosset, W. et coord. 2012. Nutrition et alimentation des chevaux. Paris : Editions QUAE.
Nicol, C.J. et al., 2005. The effects of diet and weaning method on the behaviour of young horses. Applied Animal Behaviour Science : 95, p. 205-221.
NRC (Comittee on Nutrient Requirements of Hors), 2007. Nutrient Requirement of Horses : Sixth Revised Edition. 6ème edition. Washington, D.C. : The National Academies Press.
Wolter, R. 1999. Alimentation du cheval. 2ème édition. Paris : Editions France Agricole.