INFECTIONS SAISONNIERES ET IMMUNITE DU CHEVAL

07.11.2021 -

En ce début de période hivernale, nous entendons sur différents types de médias qu’il est important de prendre soin de son système immunitaire. En effet, il permet de se défendre contre les attaques d'agents pathogènes comme les virus, les bactéries et les champignons. 

A l’instar de l’Homme, le cheval est sensible à tous ces pathogènes, plus particulièrement lors des changements de saisons. 

 
 
 

 

ce qu'IL FAUT SAVOIR SUR L'IMMUNITE

 

L’immunité correspond à la capacité de l’organisme à se défendre contre une agression infectieuse (bactéries, virus, ou parasites) ou une maladie donnée1. Le système immunitaire a pour but principal de créer une barrière contre les infections et de protéger l’organisme. 

 

Pour imager, le système immunitaire de l’Homme ou du cheval s’apparente à une armée possédant différents types de soldats et une communication très développée permettant de se débarrasser très rapidement de l’ennemi (virus, bactéries ou molécules étrangères).  

 

Il existe deux types de système immunitaire ayant des champs d’actions complémentaires : le système immunitaire naturel et le système immunitaire adaptatif. 

 

Le système immunitaire naturel ou inné a une réponse autonome, sans mémoire et non spécifique en fonction du type d’antigène porté par le pathogène, l’empêchant de rentrer dans les cellules de l’organisme. Il pourrait être comparé aux remparts d’un château fort. 

Plusieurs barrières font parties du système immunitaire naturel : 

  • Barrières physiques et chimiques comme le mucus, la peau ou l’acide présent dans l’estomac 
  • Barrières organiques comme les globules blancs contenus dans le sang. Les macrophages, globules blancs les plus connus, permettent de phagocyter (digérer) les pathogènes dès leur arrivée dans l’organisme.  
 

Si la contamination est trop importante, l’organisme fait intervenir le système immunitaire adaptatif. Pour imager, ce serait les généraux qui prendraient le relai pour mettre en place une stratégie plus réfléchie. 

Les principales cellules qui interviennent dans cette réponse immunitaire sont les lymphocytes T et les lymphocytes B, respectivement produits dans le thymus et la moelle osseuse, ainsi que les anticorps. Une réaction en chaîne va alors avoir lieu : 

  • Les lymphocytes T identifient les contaminants et valident si ce sont des micro-organismes externes à l’individu. Ils envoient ensuite un message aux lymphocytes B qui vont alors proliférer et produire des anticorps spécifiques.
  • Les anticorps vont alors s’attacher au pathogène pour signaler sa présence. 
  • Les macrophages vont ensuite digérer tous les pathogènes marqués par les anticorps. 

L’efficacité de cette réaction est engendrée par la mémoire du système immunitaire par les lymphocytes T.  Lorsqu’ils ont déjà été en contact avec un pathogène, ils pourront agir beaucoup plus vite et plus efficacement. 

 

 

LES DEFICIENCES POSSIBLES DU SYSTEME IMMUNITAIRE de l'equide

 

Chez le cheval comme chez l’Homme, en cas de défaillance d’un des acteurs du système immunitaire, l’organisme n’est plus protégé correctement , le rendant plus sensible aux infections. 

 

Cette baisse d’efficacité peut être causée par un défaut des cellules immunitaires ou par des facteurs environnementaux tels que : 

  • Une alimentation non-adaptée ou déséquilibrée : sous ou surnutrition, carences, problèmes d’assimilation, alimentation pro-oxydante… 
  • Les climats froids et humides : lorsque le cheval a froid, il est plus sensible aux infections. L’automne et l’hiver étant les saisons les plus à risques. 
  • La suractivité et le stress (aigu ou chronique), à l’origine d’un affaiblissement des défenses immunitaires. 
 
 

 

 

comment proteger et renforcer le systeme immunitaire de son cheval ?

 

En fonction de l’âge et de l’exposition aux pathogènes, le système immunitaire du cheval évolue et se renforce. Un cheval adulte est moins sensible qu’un poulain. Toutefois, le système immunitaire se dégrade avec l’âge.

 

Pour préserver la résistance de son cheval et l’efficacité de son système immunitaire, les conseils ci-dessous peuvent être appliquée : 

  • Veiller à procurer une alimentation équilibrée et adaptée à l'activité et au métabolisme du cheval 
  • Veiller à le protéger du froid, de l'humidé ainsi que des courants d’air 
  • Veiller à limiter les expositions aux facteurs de stress  
  • Veiller à l'hygiène du matériel, des bâtiments (abreuvoirs, mors...) et assurer une bonne ventilation pour limiter la pression microbienne de l’environnement 

 

Le stress est un facteur qu’il ne faut pas négliger. Il a été prouvé lors d’une étude de l’INRAE que le stress pouvait empêcher certaines réponses vaccinales à cause d’une défaillance du système immunitaire. Les conditions d’élevage et l’exposition à des facteurs stressants peuvent influer négativement sur les réponses innées et acquises du système immunitaire. 

 

 FOCUS : NUTRITION ET IMMUNITE DE SON CHEVAL

 

Flore intestinale et immunité

 

Environ 70% des cellules responsables de l’immunité se trouvent dans l’intestin. 

 

Chez l’Homme comme chez le cheval, la flore intestinale est donc un acteur clé contre les agressions de l’organisme, notamment contre les microbes provenant du bol alimentaire. Elle est responsable de la protection sur deux niveaux :

  • Renforcement de la barrière du tube digestif séparant les cellules de l’organisme des pathogènes  
  • Education des macrophages dans la reconnaissance des bonnes et des mauvaises bactéries

Chez le cheval, le gros intestin représente 60% du volume total de l’appareil digestif. 60% du temps total de la digestion s'écoule dans cet organe, notamment car il est responsable de la digestion des fibres, première source énergétique chez les équidés.

 

C’est un organe qui héberge de nombreux micro-organismes, participant à la digestion et au bon fonctionnement du système immunitaire et dont l’intégrité peut être perturbée si l’alimentation du cheval est déséquilibrée. C’est le cas des régimes trop riches en amidon (plus de 200 g d’amidon/100 kg de poids vif/repas). Ces régimes sont à l’origine d’une diminution du nombre de bactéries cellulolytiques, entraînant une baisse d'efficacité de la digestion des fibres, peuvant être à l’origine d’un déséquilibre intestinal: la dysbiose. Elle conduit à une production trop importante de lactate. La dysbiose peut, par la suite, provoquer des inflammations, des fourbures ou des modifications du comportement (ex: anxiété). 

 

L’alimentation est donc un levier majeur pour maintenir le microbiote intestinal et préserver son rôle sur les défenses immunitaires. 

 

ZOOM : IMMUNITE ET PROBIOTIQUES

 

Les probiotiques font partis des micro-organismes ayant des actionfavorables sur l’organisme. Dans l’intestin, ils permettent de stimuler les cellules immunitaires qui se trouvent dans l’intestin et de renforcer les défenses naturelles. Quand il y a fragilisation des barrières naturelles de l’organisme, les probiotiques interviennent pour les consolider.

 

ZOOM : IMMUNITE ET MICRONUTRIMENTS

 

Lorsque le cheval est carencé en micronutriments, l’organisme est affaibli et devient moins efficace pour se défendre contre les infections. Il a été démontré qu’une carence pouvait être à l’origine d’une diminution de l’efficacité vaccinale.

 

Plusieurs nutriments ont un rôle majeur dans l’immunité : 

  • Les vitamines A et D constituent une barrière protectrice au niveau des tissus des poumons et de l’intestin. Une carence pourrait endommager cette barrière et permettre aux agents pathogènes d’infecter plus facilement le cheval 
  • Le fer, le sélénium et les vitamines A et D permettent de lutter contre des pathogènes tels que les clostridis ou les salmonelles 
  • Une carence en nutriments impacte également les cellules de l’immunité acquise et innée, entraînant des dysfonctionnements du système immunitaire (Smith et al. 2018) 
  • Les oméga 3  

 

  

Pour résumer, il est important de respecter les besoins de son cheval pour soutenir son système immunitaire (vitamines, minéraux et oligoéléments). Des supplémentations minérales et vitaminiques peuvent être distribuer. Il est préférable de les distribuer sous les formes les plus disponibles comme les chélates pour le zinc, le manganèse et le cuivre, ou sous forme de sélénium organique (sélénométhionine). Il est possible de trouver des sources organiques et naturelles de micro-nutriments à base de plante ou de fermentation, plus facilement assimilables comme l’orge germée, le curcuma ou la spiruline. 

  

 

 

 

 1Définition de l'encyclopédie médicale www.vulgaris-médical.com 

 

Sources :  

 R.J. Geor, P. Harris and al. Equine Applied and Clinical Nutrition. Saunders, 2013. 

MERLOT E., 2004. Conséquences du stress sur la fonction immunitaire chez les animaux d’élevage. INRA Prod. Anim., 17, 255-264. 

Kentucky Equine ResearchManage Micronutrients for Optimal Immunity in Horses[article en ligne]. https://ker.com/equinews/manage-micronutrients-optimal-immunity-horses/?highlight=immunity 

Revue de l'alimentation animale. Journée AFTAA : immunité et nutrition chez les monogastriques[article en ligne]. http://www.revue-alimentation-animale.fr/nutrition-formulation/journee-aftaa-immunite-et-nutrition-chez-les-monogastriques/ 

 

 
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